Les Marquises !

Les Marquises !

On a senti une bonne fenêtre météo depuis Makemo. On l’a prise.
On a eu raison.
C’était bon !

Vent est-sud-est les trois premiers jours.
De 10 à 15 noeuds en moyenne.
Avec des passages à 6 ou 7 noeuds où notre bateau nous ravit de bien avancer tout de même. Le petit moussaillon du bord a fêté ses un an au milieu du Pacifique et les dauphins sont venus le saluer.
Une journée a été un peu plus mouvementée, de quoi se rappeler qui est la maitresse.

Le vent nous a porté le dernier jour droit sur Hiva Oa.
L’île de Brel, Gauguin, et de tant d’autres histoires de vies.
Nous y avons retrouvé un ami terrien et plusieurs amis en voilier.
Hiva Oa, un carrefour de marins du Monde entier.
C’est bon de retrouver du relief, des fruits en abondance et des mammifères terrestres .

C’est moins cool de quitter les lagons transparents et leurs mouillages calmes! Un deuil à faire comme à chaque départ d’un voyage…

Tahuata.

« Fenua Enata-Terre des Hommes.
En 1595, elle fut appelée Iles Marquises, nom qui la fit connaitre au reste du Monde.
Qu’aujourd’hui, le Monde connaisse son nom d’origine. »

(Inscription à A Vaitahu, à Tahuata, datée du 29 juillet 1995)

A peine six jours que nous sommes aux Marquises et elles m’ont déjà conquises. Rime.
Terre forte. Mouillage houleux. Tatouages guerriers. Générosité. Troc. Thons. Bananes. Contre chaîne de mouillage.

L’abondance de fruits et de légumes fait du bien après avoir connu leur rareté aux Tuamotu.
Les reliefs refont travailler nos guiboles. La végétation réactive notre odorat.
Aux Tuamotu, nous mutions poissons. Ici, sur la Terre des Hommes, nous nous reverticalisons.

De grains en grains. De villages en villages. De paroles en gestes. De trocs en trocs. De marae en églises. Du passé au présent. Nous nous laissons perturber, envouter par ces îles et leur histoire. Elles nous impressionnent et leurs habitants encore plus. Timidité.

Nous sommes à Tahuata après un passage éclair à Hiva Oa. Nous partons pour Ua Pou ce soir. Navigation de nuit.

Ua Pou.

Les dauphins, les frégates et les fous de bassan nous accueillent. Hakamaii. Autant que les habitants, avec des mangues, des salades chéries, des histoires, des rires pour notre enfant et des soins pour ses oreilles.

Nous nous sentons bien.

Et ça continue.  Hakahetau. Des raies mantas qui se font la cour. Des thons au bout de la ligne. « Allez prenez des mangues encore ». Des fruits de la passion. De l’eau douce en cascade.   

Nuku Hiva.

Encore deux thons au bout de la ligne. On en rejette un. Le reste sera transformé et séché pour être conservé. Anaho. Plage.

Puis Taipivai. Hooumi.

Vanille.Tikis. Discussions. Réflexion sur Mururoa. Contamination. Mort au milieu de l’abondance. Vie au milieu des fantômes. Sculpter tout ça.

Moi, doucement, écouter, sentir l’équipage et les marquisiens, tenter de me faire une idée, dire oui ou non, bien pas bien. Puis entendre les deux. Faufiler mon point de vue dans un trou de souris. Un point irrégulier.

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